Les armes


Dès leur origine, les arts martiaux semblent avoir intégré le maniement des armes. Au départ, les gens ont pris ce qu’ils avaient sous la main : objets courants ou liés aux métiers, à la chasse, au monde agricole… À ces armes plus ou moins improvisées se sont ajoutées des armes issues des râteliers militaires, conçues spécialement pour le combat.



La classification traditionnelle distingue les armes courtes, adaptées au combat rapproché ou de mêlée (épée, sabre…), les armes souples ou flexibles (chaîne, tri-bâtons) ou de jet (dards volants, fléchettes…) et les armes longues adaptées au combat à distance (lance, hallebarde…). La tradition évoque généralement « 18 armes traditionnelles » qui sont en fait bien plus nombreuses.



Complémentaire de la pratique à mains nues, le maniement des armes impose une maîtrise technique qui va permettre de travailler la précision du geste et le renforcement des muscles et tendons.

Les arts martiaux ont quatre armes de base : le BÂTON (Gun), l’ÉPÉE (Jian) et le SABRE (Dao) et la LANCE (Qiang). L'apprentissage et le choix des armes dépendaient du style enseigné et de l'école mais aussi du statut social du pratiquant : épée pour l'aristocratie, sabre pour le juge et le militaire, lance pour le fantassin, bâton pour le moine... Certaines armes étaient propres à une corporation : marteau long pour le forgeron, perche et couteaux-papillons pour le batelier, le banc (changdeng) pour les clients des auberges !

Certaines armes sont doubles : ce sont deux armes identiques maniées simultanément dans chaque main, en coordination l’une avec l’autre (double épée, double sabre…).


Les armes les plus communes


BÂTON (gun) 集体棍 et DOUBLE BÂTON

Le bâton est l’arme traditionnelle des moines mais aussi la plus répandue en Chine. De la simple canne à la perche de batelier, il peut être plus ou moins long. Son maniement diffère au Nord et au Sud du pays. Il appartient à la catégorie des armes longues, au même titre que la lance ou la hallebarde.


Le bâton est associé à l’élément Terre, à la cinquième saison, au Centre et à l’Ours. Son maniement permet la régulation de l’équilibre général et le renforcement de l’énergie de la rate, au sens de la médecine chinoise traditionnelle.


ÉPÉE (jian) 剑 et DOUBLE ÉPÉE

En Chine comme en Occident, l’épée était le symbole de ceux qui avaient atteint un certain rang dans la hiérarchie militaire ou appartenaient à l’aristocratie. Avec elle, il ne s’agit pas de trancher, comme avec le sabre mais de couper en effleurant par petites touches rapides.

Dans la culture chinoise, elle est associée à l’élément Feu, au Sud et au Léopard ou au Phénix rouge. Son maniement rapide favorise le travail de la circulation sanguine et renforce l’énergie du cœur.


HALLEBARDE (Guan Gong Dao) 关公刀

La hallebarde chinoise est une arme longue et lente mais puissante dont le crochet au dos de la lame devait aider à désarmer l’adversaire… Elle correspond au Bois, au printemps, à l’Est et au Tigre. D’un poids important, cette arme favorise le travail des muscles et des tendons et renforce l’énergie du foie.


LANCE (qiang) 枪

« Le souverain des armes longues ». Elle représente l’intelligence et la vivacité de l’eau, son caractère changeant et imprévisible… Elle requiert des appuis très forts, une grande rapidité d’exécution et de la précision. Selon la tradition chinoise, elle correspond à l’Hiver, au Singe ou au Serpent. Son maniement très subtil permet le travail des os et articulations et renforce les reins.


SABRE (dao) 集体刀 et DOUBLE SABRE

Le sabre est l’arme du guerrier par excellence. Contrairement à l’épée, sa lame courbée sur un côté peut être utilisée à deux mains. Il correspond au Métal, à l’Automne et au Héron. Son maniement très externe favorise le travail du souffle et renforce les poumons.


Le style Hap Quan dispose d’une arme traditionnelle propre : l’épée-sabre Hap Kato. Tranchant sur un seul côté et courbé comme un sabre, le Hap Kato est fin comme une épée. Il peut être tenu à une ou deux mains. La Révolution culturelle chinoise a entraîné la disparition de nombreuses armes traditionnelles. C’est grâce à la volonté farouche de maître Deng de faire renaître ces armes ancestrales que de nouveaux Hap Katoont pu être forgés.

Lien vers le blog des associations de Tai Ji Quan de Normandie


ÉVENTAIL (shan) 双 扇 et DOUBLE EVENTAIL

L’éventail de fer, avec ses lames acérées, est également considéré comme une arme à part entière, qui va parer, couper, piquer, frapper…


LE DOUBLE CROCHET

Le double crochet est un ancien outil agricole.


Le TRI-BÂTONS

Le tri-bâtons est une arme composée de trois bâtons courts reliés entre eux et articulés.


DRAPEAUX 舞 旗

Les drapeaux ne sont pas à proprement parler des armes mais ils ouvrent traditionnellement les cérémonies chinoises. Par le déplacement d’air qu’ils occasionnent, ils sont censés activer l’énergie…